Les portraits du Fayoum représentent l'une des découvertes artistiques les plus remarquables de l'Égypte antique, témoignant d'une fusion unique entre les styles égyptien, grec et romain au 1er siècle après J.-C.
Ces œuvres exceptionnelles, dont près de 1 000 exemplaires sont aujourd'hui exposés à travers le monde, vous permettent de croiser directement le regard de personnes ayant vécu il y a deux millénaires.
L'histoire de ces portraits commence avec l'archéologue britannique Flinders Petrie, qui en découvrit environ 60 lors de ses fouilles à Fayoum. Ces œuvres, réalisées à la fois comme ornements domestiques et représentations funéraires, se distinguent par leur réalisme saisissant.
Peints sur du bois ou du lin durci, notamment avec la technique de l'encaustique, ces portraits offrent des détails d'une vivacité extraordinaire, capturant l'essence même de leurs sujets dans des poses naturelles et expressives.
Le Fayoum constitue une région exceptionnelle dans la géographie égyptienne, dont l'histoire remonte à plusieurs millénaires. Située à environ 80 kilomètres au sud-ouest du Caire, cette dépression triangulaire a joué un rôle fondamental dans le développement de la civilisation égyptienne antique, bien avant l'apparition des célèbres portraits funéraires qui portent son nom.
À l'origine, le Fayoum était un bassin désertique aride dans le désert Libyque. Sa transformation en oasis luxuriante s'est produite grâce à un phénomène naturel exceptionnel : l'ensablement d'un bras du Nil qui a détourné l'eau vers cette dépression.
Cette région triangulaire, s'étendant sur 80 km d'est en ouest et 56 km du nord au sud, est étroitement rattachée à l'Égypte nilotique par son régime hydraulique. En effet, elle communique avec la vallée du Nil par le seuil d'El-Lahoun, où passe un canal dérivé du fleuve appelé Bahr Youssef.
Le lac central du Fayoum, autrefois appelé lac Moéris et aujourd'hui connu sous le nom de Birket el-Qaroun (ou "lac de la corne" en raison de sa forme), a donné son nom à toute la région.
Ce lac saumâtre et peu profond (de 4 à 5 mètres) se situe à 45 mètres au-dessous du niveau de la mer. Son niveau et son étendue ont considérablement varié au cours de l'histoire, rythmés par les crues du Nil et les interventions humaines successives.
Les premières traces d'occupation humaine dans la région remontent à environ 7200 avant notre ère, faisant du Fayoum l'un des plus anciens sites habités d'Égypte. La culture du Fayoum A (ou Néolithique du Fayoum) s'y est développée entre 5000 et 3800 avant J.-C., marquant les débuts de l'agriculture dans cette région.
Au cœur du Fayoum se trouvait l'ancienne cité de Shedet, que les Grecs baptisèrent plus tard Crocodilopolis. Cette ville était le centre du culte dédié à Sobek, le dieu-crocodile de l'Égypte ancienne. Connue également sous les noms de Ptolemais Euergétis ou Arsinoé à l'époque ptolémaïque, elle est aujourd'hui Médinet el-Fayoum, capitale du gouvernorat.
Sobek, maître des eaux et dieu de la fertilité, était particulièrement vénéré dans cette région où sa présence symbolisait l'abondance des crues du Nil, essentielles aux récoltes. Dans le temple principal de Crocodilopolis vivait un crocodile sacré nommé Petsuchos ("fils de Sobek"), gardé dans un étang spécialement aménagé.
Des prêtres le nourrissaient de mets raffinés comme des gâteaux de miel et de la viande. À sa mort, l'animal était embaumé et rapidement remplacé par un autre "fils de Sobek".
Par ailleurs, des fouilles archéologiques ont révélé l'existence d'une véritable "écloserie" de crocodiles dans la région, suggérant que ces reptiles étaient élevés en captivité dans des enclos avec de grands bassins d'eau, témoignant de la profondeur et de l'organisation de ce culte.
Depuis l'époque pharaonique, le Fayoum jouit d'une réputation exceptionnelle de beauté et de fertilité. Grâce au système d'irrigation élaboré, notamment avec le canal Bahr Youssef construit vers 2300 avant J.-C., cette dépression est devenue l'un des greniers à blé les plus importants du monde antique.
L'apogée agricole du Fayoum survint pendant le Moyen Empire (2040-1782 av. J.-C.) sous les pharaons de la 12e dynastie. Amenemhat I ordonna la construction de canaux le long du Bahr Youssef qui inondèrent la région et créèrent le grand lac Moeris. Son successeur, Sésostris I, poursuivit ces aménagements hydrauliques pour maximiser les terres cultivables.
Plus tard, sous les Ptolémées, cette région connut un nouvel essor spectaculaire. Les premiers rois ptolémaïques menèrent une politique d'intervention hydraulique sans précédent qui permit de multiplier par trois la surface des terres arables dans le Fayoum, une entreprise d'une ampleur comparable à la construction des pyramides.
Le Fayoum produisait une grande variété de cultures : blé, orge, fruits (agrumes, dattes, olives, raisins), légumes, fleurs, lin et papyrus. Cette abondance agricole en faisait non seulement un centre de production vital pour l'Égypte, mais aussi un lieu de villégiature prisé où rois et reines venaient se détendre sur les rives du lac.
La transformation culturelle du Fayoum débuta avec les conquêtes qui marquèrent profondément l'histoire de l'Égypte antique, créant un espace où traditions égyptiennes, grecques et romaines s'entremêlèrent pendant plusieurs siècles.
Tout d'abord, c'est en 332 avant J.-C. qu'Alexandre le Grand conquit l'Égypte, l'intégrant à son immense empire qui s'étendait de la Grèce jusqu'à l'Asie centrale. Après sa mort, les Ptolémées, souverains d'origine grecque, s'installèrent et régnèrent sur le pays pendant près de trois siècles, transformant Alexandrie en capitale rayonnante. [ Le Caire en 5 jours ]
Cette période ptolémaïque (ou lagide) établit une véritable thalassocratie en Méditerranée orientale, atteignant son apogée sous le règne de Ptolémée III.
Ensuite, l'histoire du Fayoum prit un nouveau tournant en 30 avant notre ère, lorsque l'Égypte devint une province romaine après la défaite de Cléopâtre. La présence romaine s'intensifia rapidement sous l'influence d'Octave, futur empereur Auguste. Les Romains considéraient l'Égypte comme une province vitale, véritable grenier à blé de l'Empire.
La région du Fayoum devint ainsi un formidable creuset où cohabitaient Égyptiens, Grecs et Romains. Cette population cosmopolite atteignit son apogée de diversité au IIe siècle après J.-C.. Les recherches archéologiques révèlent que les habitants de cette communauté utilisaient principalement le grec comme langue d'échange.
Par ailleurs, la société lagide présentait un "double visage" fascinant. Le multiculturalisme ne se manifestait ni par une fusion complète des peuples ni par l'isolement des communautés, mais plutôt par l'acquisition d'identités doubles qui s'exprimaient tantôt sous un jour grec, tantôt sous un jour égyptien.
Cette diversité culturelle se reflétait également dans les pratiques religieuses. En effet, les dieux gréco-romains et égyptiens étaient progressivement considérés comme appartenant au même panthéon, avec des équivalences comme Déméter et Isis. Les temples égyptiens étaient aussi nombreux que les sanctuaires grecs dans le Fayoum, témoignant d'un équilibre religieux remarquable.
L'un des phénomènes les plus frappants de cette période fut l'adoption par les Grecs et les Romains des pratiques funéraires égyptiennes. Bien que la crémation fût courante dans le monde gréco-romain, de nombreux nouveaux arrivants au Fayoum préférèrent les rituels de momification égyptiens.
Ainsi, contrairement à d'autres régions de l'Empire où l'incinération dominait, la pratique de la momification persista en Égypte sous domination romaine, ne faisant qu'évoluer au contact de la civilisation gréco-romaine. Les familles d'origine grecque semblaient avoir adopté sans difficulté les traditions et rituels religieux de leur nouvelle contrée.
Cet attrait pour les rites funéraires égyptiens s'explique notamment par la vénération d'Osiris, dieu de l'au-delà, par de nombreux Grecs. Les traditions funéraires de l'époque romaine témoignent ainsi d'un souci commun de préserver l'intégrité du corps, considérée comme essentielle à la survie de l'individu après la mort.
C'est à la fin du XIXe siècle que les premiers portraits de l'oasis du Fayoum font leur apparition dans le monde moderne, révélant un art funéraire d'une qualité exceptionnelle qui témoigne d'une remarquable fusion culturelle.
En 1887, l'archéologue britannique Flinders Petrie entame des fouilles près de la pyramide d'Hawara, un site situé à 9 kilomètres au sud-est d'El Fayoum.
Alors qu'il espérait découvrir des tombes datant du troisième millénaire avant J.-C., il met au jour, à sa grande surprise, un cimetière de l'époque romaine. C'est là qu'il découvre une soixantaine de portraits funéraires d'un réalisme saisissant. Petrie est tellement bouleversé par ces œuvres qu'il décrit leurs sujets comme s'ils étaient encore vivants.
Par ailleurs, d'autres découvertes importantes ont lieu à la même époque. L'antiquaire viennois Theodor Ritter von Graf acquiert de nombreux portraits et les fait connaître à travers le monde via des expositions à Berlin, Munich, Paris, Londres et New York. Les collections d'Henry Salt contribuent également à révéler ces trésors artistiques.
À ce jour, environ un millier de portraits du Fayoum ont été découverts, non seulement dans cette région mais aussi à Saqqarah, Memphis, Antinooupolis, Akhmim et Thèbes.
Un aspect fascinant de ces œuvres réside dans le fait qu'elles étaient généralement réalisées du vivant de leurs sujets. En effet, les recherches ont révélé que certains sarcophages ornés de portraits d'adultes contenaient des momies de personnes âgées, confirmant que les portraits avaient été peints bien avant le décès.
Selon Petrie, les sarcophages n'étaient pas enterrés immédiatement mais dressés contre un mur dans une pièce de la maison familiale. Durant cette période, le portrait décorait la demeure de son sujet avant d'orner sa sépulture.
Les modèles sont généralement représentés à l'âge adulte (entre 25 et 30 ans), au zénith de leur vie, même si la momie associée est plus âgée.
Ces portraits possédaient une fonction commémorative évidente qui dépassait le simple cadre funéraire. Ils témoignent d'un souci d'identification du défunt, visible à travers les inscriptions funéraires présentes sur la momie elle-même ou sous forme d'étiquettes. Une momie porte notamment l'inscription « Dèmos, âgée de 24 ans, souvenir éternel ».
En outre, les peintres devaient réaliser un portrait non seulement identifiable mais aussi social, afin d'assurer la renaissance effective du défunt dans l'au-delà. Chaque œuvre devait donc indiquer le sexe, le statut social et l'âge du défunt, particulièrement important pour les hommes.
Il n'est pas improbable que ces portraits aient été portés en procession lors des funérailles, à l'image des portraits d'ancêtres romains. Cette fonction funéraire s'est enrichie à l'époque romaine par la recherche de ressemblance des traits, héritée de la culture romaine mais intégrée aux pratiques égyptiennes.
Les portraits du Fayoum fascinent autant par leur expressivité que par les techniques artistiques employées pour leur création. Ces œuvres constituent un remarquable témoignage des procédés picturaux utilisés pendant l'époque gréco-romaine en Égypte, alliant traditions anciennes et innovations techniques.
Deux techniques principales caractérisent les portraits du Fayoum. L'encaustique, d'abord, consistait à mélanger des pigments à de la cire d'abeille chauffée. Cette méthode, principalement utilisée sur bois, permettait d'obtenir des effets de profondeur, de transparence et une luminosité exceptionnelle.
Les artistes appliquaient la cire colorée à l'aide de spatules chauffées (cauteria) ou de petits pinceaux. Le résultat final offrait une résistance remarquable au temps, préservant ainsi la vivacité des couleurs pendant des millénaires.
La tempera, quant à elle, utilisait des pigments mélangés à un liant à base d'œuf ou de colle animale. Plus simple à maîtriser mais moins durable, cette technique produisait des portraits plus mats, souvent reconnaissables par leurs contours plus nets et leurs aplats de couleur.
Pour les supports, les artistes privilégiaient le bois de sycomore, de tilleul ou de figuier, découpé en minces panneaux. Certains portraits étaient également réalisés sur toile de lin apprêtée. L'analyse des œuvres révèle une préparation minutieuse du support avec plusieurs couches d'enduit blanc de gypse ou de carbonate de calcium.
Concernant les pigments, les peintres du Fayoum utilisaient:
La finition des portraits comprenait souvent l'application de feuille d'or pour les bijoux et diadèmes, particulièrement sur les portraits des personnes aisées.
Au-delà de leur réalisme saisissant, ces portraits intégraient de nombreux éléments symboliques. Ainsi, les bijoux, couronnes de fleurs et vêtements indiquaient précisément le statut social du défunt.
Par ailleurs, certains accessoires comme les rouleaux de papyrus suggéraient l'éducation du sujet, tandis que les couronnes dorées évoquaient des fonctions religieuses ou administratives.
Les couleurs elles-mêmes revêtaient une dimension symbolique profonde. En effet, le rouge, associé au dieu Seth, et le noir, lié à Osiris, apparaissaient fréquemment dans ces œuvres funéraires, tissant un lien subtil entre traditions artistiques grecques et croyances égyptiennes millénaires.
L'impact artistique des portraits du Fayoum s'étend bien au-delà de leur époque de création, traversant les siècles pour influencer diverses traditions artistiques jusqu'à nos jours.
Les portraits du Fayoum représentent un maillon essentiel dans l'évolution de l'art religieux occidental. En effet, leur style frontale et leur intense regard direct ont profondément marqué l'iconographie byzantine naissante.
Les premières icônes chrétiennes, notamment celles du monastère Sainte-Catherine du Sinaï datant du VIe siècle, témoignent d'une filiation directe avec ces portraits funéraires. Cette transmission est particulièrement visible dans la représentation des yeux agrandis, fixant directement le spectateur.
Par ailleurs, les techniques de l'encaustique et de la tempera utilisées dans le Fayoum furent adoptées par les iconographes chrétiens. La transition vers l'art byzantin s'opéra ainsi naturellement, les portraits funéraires cédant progressivement la place aux représentations de saints et de figures bibliques, tout en conservant leur expressivité caractéristique.
Aujourd'hui, ces œuvres remarquables sont dispersées dans plus de 30 institutions majeures à travers le monde. Le British Museum à Londres possède l'une des collections les plus importantes, fruit des expéditions de Flinders Petrie. Néanmoins, vous pouvez également admirer ces portraits au Louvre à Paris, au Metropolitan Museum of Art de New York, ainsi qu'au Musée égyptien du Caire.
Des expositions temporaires contribuent régulièrement à faire connaître ces œuvres au grand public. L'exposition "Portraits anciens du Fayoum" organisée par le Getty Museum en 2000 a notamment attiré plus de 100 000 visiteurs en seulement trois mois, témoignant de leur pouvoir d'attraction persistant.
Ce qui rend ces portraits si saisissants, c'est leur capacité à abolir la distance temporelle. En observant ces visages d'il y a deux millénaires, vous établissez un contact presque intime avec des personnes réelles ayant vécu dans une société multiculturelle étonnamment similaire à la nôtre.
Contrairement à l'art funéraire traditionnel égyptien, les portraits du Fayoum ne cherchent pas l'idéalisation mais la vérité du sujet. Ils nous montrent des individus avec leurs particularités physiques, leurs inquiétudes et leurs espoirs, capturant ainsi l'essence même de l'humanité qui transcende les époques.
Ces œuvres continuent d'inspirer les artistes contemporains, fascinés par leur modernité surprenante et leur technique picturale exceptionnelle. Ainsi, les portraits du Fayoum demeurent non seulement des témoignages archéologiques précieux, mais aussi des œuvres d'art vivantes qui n'ont rien perdu de leur pouvoir émotionnel originel.
Les portraits du Fayoum nous interpellent à travers les siècles avec une intensité rare, créant un pont émotionnel entre notre époque et ces visages d'il y a deux millénaires. Leur capacité à transcender le temps nous offre bien plus qu'un simple témoignage archéologique.
Ces œuvres remarquables constituent de véritables fenêtres sur l'intimité des individus de l'Égypte gréco-romaine. En observant leurs regards directs, vous percevez l'essence même de personnes réelles avec leurs préoccupations, leurs espoirs et leurs craintes - si semblables aux nôtres malgré l'immense distance temporelle.
Cette impression troublante de familiarité nous rappelle que l'expérience humaine fondamentale reste constante à travers les âges.
Par ailleurs, ces portraits témoignent d'une société multiculturelle florissante où traditions égyptiennes, grecques et romaines coexistaient harmonieusement. Dans notre monde contemporain marqué par les questionnements identitaires, ils illustrent comment différentes cultures peuvent s'enrichir mutuellement sans perdre leur essence.
Le Fayoum était un véritable laboratoire de métissage culturel où les frontières entre communautés demeuraient perméables.
Au-delà de leur dimension esthétique, ces œuvres nous renseignent sur la relation complexe des anciens avec la mort.
Contrairement à nos sociétés modernes qui tendent à occulter cette réalité, les portraits du Fayoum célèbrent la mémoire des défunts tout en préparant sereinement leur passage vers l'au-delà. Ils témoignent ainsi d'une approche plus intégrée de la finitude humaine.
Enfin, ces portraits nous rappellent l'importance du visage comme marqueur d'identité. Dans une époque dominée par l'image numérique et les avatars virtuels, ils nous renvoient à l'authenticité d'un regard véritable. Chaque portrait du Fayoum capture l'unicité d'un être humain, sa présence irréductible que même la mort ne peut effacer.
Ainsi, ces œuvres millénaires continuent de nous parler, non comme des reliques figées dans le passé, mais comme les témoins vivants d'une humanité partagée qui transcende les époques et les cultures.
Q1. Qu'est-ce que les portraits du Fayoum et quelle est leur importance historique ?
Les portraits du Fayoum sont des œuvres d'art funéraire de l'Égypte antique, datant principalement du Ier au IIIe siècle après J.-C.
Ils représentent des visages réalistes de personnes décédées et témoignent d'un mélange unique des cultures égyptienne, grecque et romaine. Leur importance réside dans leur qualité artistique exceptionnelle et leur capacité à nous connecter directement avec des individus ayant vécu il y a deux millénaires.
Q2. Quelles techniques artistiques étaient utilisées pour créer ces portraits ?
Deux techniques principales étaient employées : l'encaustique, qui utilisait de la cire d'abeille chauffée mélangée à des pigments, et la tempera, à base de pigments liés avec de l'œuf ou de la colle animale.
Les artistes peignaient généralement sur des panneaux de bois ou sur toile de lin, en utilisant une variété de pigments naturels. Des finitions à la feuille d'or étaient parfois ajoutées pour les bijoux et les couronnes.
Q3. Quelle était la fonction de ces portraits dans la société de l'époque ?
Ces portraits avaient une double fonction. De leur vivant, les sujets les exposaient dans leurs maisons comme décoration. Après le décès, ils étaient intégrés aux momies pour accompagner le défunt dans l'au-delà.
Ils servaient à la fois d'objets commémoratifs et d'identification du défunt, reflétant son statut social et son identité pour assurer sa renaissance dans l'au-delà selon les croyances de l'époque.
Q4. Comment ces portraits reflètent-ils la société multiculturelle de l'Égypte gréco-romaine ?
Les portraits du Fayoum témoignent d'une société où cohabitaient Égyptiens, Grecs et Romains.
Ils montrent une fusion des styles artistiques et des pratiques funéraires, avec des sujets aux traits méditerranéens portant souvent des vêtements et des coiffures à la mode romaine, tout en adhérant aux traditions funéraires égyptiennes comme la momification.
Q5. Quel est l'héritage des portraits du Fayoum dans l'art mondial ?
L'influence des portraits du Fayoum s'étend bien au-delà de leur époque. Ils ont notamment inspiré l'art byzantin et les premières icônes chrétiennes, en particulier dans la représentation frontale et le regard direct.
Aujourd'hui, ces portraits continuent de fasciner artistes et public par leur réalisme saisissant et leur capacité à créer un lien émotionnel à travers les siècles, inspirant l'art contemporain et attirant de nombreux visiteurs dans les musées du monde entier.
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