Le quartier historique du Caire islamique dévoile l'une des plus riches collections d'architecture islamique jamais rassemblées.
Ce joyau architectural, reconnu par l'UNESCO en 1979 comme patrimoine mondial aux côtés du Vieux Caire, présente un panorama saisissant de chefs-d'œuvre religieux et militaires : mosquées majestueuses, tombeaux ornementés, madrasas séculaires et fortifications imposantes.
L'histoire de cette cité légendaire débute en 969 après J.-C., lorsque la dynastie fatimide fonde Al-Qahira, "Le Vainqueur". Les siècles ont façonné un paysage urbain d'une richesse exceptionnelle, dont témoignent la mosquée du Sultan Hassan et son portail monumental de 38 mètres, ou encore la mosquée d'Ibn Touloun, érigée en 878.
Le musée islamique du Caire, établi en 1903, abrite aujourd'hui un trésor de 2 500 pièces, soigneusement sélectionnées parmi une collection de 100 000 objets, chacun racontant un chapitre de cette civilisation remarquable.
L'histoire majestueuse du Caire islamique prend racine dans les sables du VIIe siècle, précisément en 640, quand les Arabes musulmans, menés par le charismatique 'Amr ibn al-'As, conquirent l'Égypte.
Fustat, première capitale musulmane d'Égypte, émergea stratégiquement près d'une ancienne forteresse romano-byzantine, au point de rencontre entre la Basse et la Haute-Égypte.
L'établissement de Fustat marque un moment décisif avec l'édification de la mosquée de 'Amr ibn al-'As, premier sanctuaire musulman d'Égypte et d'Afrique. Cette ville florissante devient rapidement un carrefour intellectuel et commercial rayonnant. L'année 969 marque un tournant historique lorsque les Fatimides établissent Al-Qahira, destinée à devenir le siège prestigieux du califat chiite.
Trois dynasties majeures ont sculpté l'identité du Caire islamique :
Chaque dynastie a enrichi le paysage urbain de son génie architectural unique. La mosquée Ibn Tulun, chef-d'œuvre édifié entre 876-879, demeure un témoin précieux de l'architecture abbasside.
Le patrimoine s'est progressivement enrichi d'édifices monumentaux, dont la majestueuse citadelle de Saladin, dont la construction débuta en 1176, et la sublime mosquée Al-Hakim, joyau de l'ère fatimide.
L'avènement des Mamelouks marque un siècle d'effervescence architecturale sans précédent, transformant Le Caire en une mosaïque éblouissante de mosquées somptueuses et de demeures prestigieuses.
La silhouette majestueuse du Caire islamique se dessine autour de monuments millénaires, témoins silencieux d'une grandeur architecturale incomparable. Au loin, le ruban argenté du Nil serpente à travers la ville, invitant à une croisière inoubliable. la Croisière Sur Le Nil offre une perspective unique sur cette cité aux mille minarets, où l'histoire millénaire se mêle à la vie trépidante d'une métropole moderne.
Dominant l'horizon du Caire depuis l'éperon rocheux de Mokatam, la Citadelle de Saladin, édifiée en 1176, déploie sa splendeur sur dix hectares, véritable prouesse d'architecture militaire.
La mosquée d'albâtre de Mouhamed Ali, achevée en 1857, couronne ce chef-d'œuvre de ses dômes étincelants et de ses minarets élancés, incarnant la magnificence du style ottoman. En savoir plus sur la forteresse de Qaitbay à Alexandrie.
Le génie des bâtisseurs médiévaux s'illustre particulièrement dans le puits vertigineux, creusé à 12 mètres dans les entrailles du Mokatam, témoignage éloquent des prouesses techniques du XIIe siècle.
La mosquée du Sultan Hassan, joyau de 1356, règne en souveraine sur l'architecture islamique. Son portail monumental de 38 mètres s'élève vers le ciel, gardien d'un sanctuaire couvrant 7.900 m².
La mosquée Ibn Touloun, née en 878, déploie ses 26.318 m² autour d'un minaret extraordinaire, dont l'escalier hélicoïdal extérieur défie les lois de l'architecture. La vénérable Al-Azhar, fondée en 970, enchante les visiteurs avec sa forêt de 380 colonnes de marbre, s'étendant sur 12.000 m² de spiritualité.
Le temps a exercé son emprise sur le patrimoine résidentiel : des 600 demeures historiques recensées en 1800, seules 29 ont traversé les siècles jusqu'en 1970. Le palais de l'émir Taz et la maison Harawî, miraculeusement préservés, ont retrouvé leur splendeur d'antan grâce à des restaurations méticuleuses.
Le Qāʿa Dardīr, le Maqʿad Mamāʾi et le palais de Qāyt Bāy demeurent les derniers gardiens de l'art résidentiel mamelouk et ottoman. Ces demeures ancestrales, avec leurs patios ingénieusement orientés vers le nord-ouest pour capturer la fraîcheur naturelle, constituaient les piliers de la vie sociale et économique de la cité médiévale.
Les venelles ancestrales du Caire islamique dessinent une mosaïque enchanteresse où chaque recoin dévoile des merveilles architecturales et culturelles séculaires.
La rue Al-Muizz, œuvre magistrale du Xe siècle érigée sous l'égide du calife fatimide al-Muizz Li-Din Allah, représente le cœur palpitant du Caire historique. Cette artère millénaire serpente sur un kilomètre à travers les entrailles de la cité médiévale.
Sa section septentrionale, magnifiquement restaurée, relie majestueusement Bab al-Futuh à la rue Al-Azhar, offrant aux visiteurs une promenade pavée jalonnée de monuments somptueux.
Le souk Khan el-Khalili, fondé en 1382 par l'émir Djaharks el-Khalili, demeure l'âme marchande de la cité. Dans ses échoppes séculaires, les maîtres artisans perpétuent des traditions ancestrales, créant :
Le quartier d'al-Darb al-Ahmar recèle des trésors architecturaux insoupçonnés. Ses ruelles tortueuses abritent des ateliers où résonnent les gestes séculaires des artisans, façonnant lanternes en laiton, tentes traditionnelles et mobilier nacré.
La mystérieuse Cité des Morts, établie au VIIe siècle, déploie une collection remarquable de mausolées et mosquées, gardiens des rites funéraires cairotes. Ces lieux sacrés accueillent encore des familles perpétuant des traditions millénaires, insufflant une âme vivante à ce patrimoine exceptionnel.
Les ruelles séculaires du Caire islamique résonnent des gestes précis des artisans, gardiens d'un patrimoine culturel millénaire. Chaque atelier raconte l'histoire vivante d'un savoir-faire transmis avec dévotion à travers les âges.
La rue Al-Khayamiya vibre au rythme des aiguilles des maîtres artisans, véritables sculpteurs de tissus créant les "khayamiya", tapisseries égyptiennes aux motifs enchanteurs. Mohsen Chaabane, maître artisan de 68 ans initié à cet art noble dès ses huit ans, incarne l'excellence de cette tradition séculaire.
Les ateliers métallurgiques de Gamaleya, lovés dans les méandres du Khan Khalili, orchestrent une symphonie métallique, façonnant ustensiles précieux et fanousses scintillantes.
Le "khayamiya", trésor artisanal épanoui sous les Fatimides (Xe - XIIe siècles), puise ses racines dans l'histoire des caravanes nomades. Ces œuvres majestueuses parent aujourd'hui les festivités religieuses et nuptiales. La création d'une pièce complexe exige une patience monacale, réclamant souvent plus d'un mois de labeur minutieux. Le village de Tunis, niché au cœur du Fayoum, perpétue l'art ancestral de la poterie, ses pièces uniques s'illuminant de teintes éclatantes et de motifs singuliers.
Les trésors artisanaux s'offrent aux amateurs d'authenticité :
L'Egyptian Society for Folk Traditions a répertorié vingt expressions artisanales distinctes dans l'enceinte historique du Caire. Le gouvernement égyptien, conscient de ce patrimoine inestimable, œuvre à l'établissement de marchés permanents, sanctuaires de l'artisanat traditionnel.
Pourtant, ces métiers d'art affrontent des vents contraires : l'indifférence croissante des jeunes générations et leur dépendance aux fluctuations touristiques menacent leur pérennité.
Le Caire islamique se dresse tel un livre d'histoire vivant, ses pages millénaires sculptées dans la pierre et tissées dans la soie. Cette cité ancestrale, malgré les vagues de modernité qui l'assaillent, préserve jalousement son âme à travers ses monuments majestueux et ses traditions artisanales séculaires.
Les quartiers historiques, véritables gardiens de la mémoire collective, content encore les récits des siècles passés. La rue Al-Muizz et le souk Khan el-Khalili murmurent les secrets d'une civilisation dont l'écho résonne jusqu'à nos jours.
La sauvegarde de ce patrimoine inestimable, héritage précieux pour les générations futures, mobilise aujourd'hui des efforts considérables de restauration et de documentation, témoignant d'une volonté farouche de protéger ce joyau de l'Islam.
Cette cité extraordinaire continue d'enchanter ses visiteurs, les enveloppant dans un voile de mystère et d'authenticité. Ses mosquées séculaires, ses palais somptueux et ses ateliers traditionnels tissent ensemble la tapisserie vivante d'une civilisation qui a illuminé le cours de l'histoire humaine.
Le Caire islamique demeure ainsi non seulement un témoin du passé, mais un pont vivant entre les âges, où chaque pierre, chaque geste artisanal raconte une histoire millénaire.
Q1. Quels sont les principaux monuments à visiter dans le Caire islamique ?
Les incontournables incluent la Citadelle de Saladin avec sa mosquée d'albâtre, la mosquée du Sultan Hassan, la mosquée Ibn Touloun et la mosquée Al-Azhar.
Ces monuments témoignent de l'évolution architecturale de la ville à travers les siècles.
Q2. Quelle est l'importance historique de la rue Al-Muizz ?
La rue Al-Muizz, construite au Xe siècle, est l'artère principale du Caire historique.
Longue d'un kilomètre, elle traverse le cœur de la cité médiévale et est bordée de nombreux monuments historiques, offrant un aperçu unique de l'histoire de la ville.
Q3. Que peut-on acheter comme souvenirs authentiques au Caire islamique ?
On peut rapporter des khayamiya (patchworks traditionnels), des objets en albâtre, des paniers nattés en feuilles de palmier, des textiles brodés, ainsi que des bijoux et des lampes orientales du souk Khan el-Khalili.
Q4. Comment le Caire islamique a-t-il évolué au fil des siècles ?
Le Caire islamique a évolué depuis sa fondation en 969, passant de Fustat à Al-Qahira.
Chaque dynastie (Fatimides, Ayyoubides, Mamelouks) a contribué à son développement architectural et culturel, laissant un riche patrimoine de mosquées, palais et fortifications.
Q5. Quels défis rencontrent les artisans traditionnels du Caire islamique aujourd'hui ?
Les artisans font face au désintérêt des jeunes générations pour les métiers traditionnels et à une forte dépendance au tourisme.
Le gouvernement égyptien tente de soutenir ces artisans en établissant des marchés permanents pour préserver ces savoir-faire ancestraux.
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